1. Martyre de saint Paul, patriarche de Constantinople.
Nous commémorons aujourd’hui le martyre de saint Paul, patriarche de Constantinople en l’an 68 des martyrs, 351 après Jésus Christ. Ce saint naquit en Thessalonique vers la fin du 3ème siècle. Après son adolescence, il devint le disciple du patriarche Alexandre auquel il succéda après le décès de ce dernier en 336 après Jésus Christ. Il combattit violemment les partisans d’Arius qui niaient la divinité du Christ et les chassa de Constantinople et de ses environs.
Lorsque Constance fils de Constantin, qui partageait les thèses d’Arius, régna sur la partie orientale de l’empire il demanda au patriarche de ne plus les combattre mais celui-ci ne changea pas d’avis. L’empereur fut alors irrité contre lui et l’exila plusieurs fois. Finalement, il l’expulsa en Arménie. Quelques jours plus tard, il fit envoyer un adepte d’Arius à qui il donna l’ordre de le tuer. Celui-ci l’étrangla de nuit. Le patriarche obtint alors la couronne du martyre.
Que la bénédiction de ses prières soit avec nous. Amen !
2. Décès d’abba Pierre, l’évêque de Bahnassa.
L’Eglise commémore aussi aujourd’hui le décès d’abba Pierre, l’évêque d’al-Bahnassa. Ce père fut moine au monastère d’abba Chénouté l’archimandrite au mont Adriba à l’ouest de Sohag. Dans ce monastère il se consacra à l’étude et à faire des recherches dans la Bible et les livres de l’Eglise et il devint un érudit dans les rites et les chants de l’Eglise.
Il fut évêque d’al-Bahnassa dans la période de 1186 à 1220 après Jésus Christ. Cette ville était à cette époque, ainsi qu’aux époques pharaoniques et romaines, une grande ville. En conséquence, ce diocèse (éparchie) était important avec un grand nombre d’églises et de monastères dans le désert occidental proche de la ville. Cet évêque rédigea un grand nombre de livres liturgiques. Citons ici les plus importants :
I. Les lectures et les chants de la semaine de Pâque (la semaine sainte).
Au début de l’ère chrétienne, la Bible était entièrement lue à l’église pendant la semaine de Pâque. Ceci prenait beaucoup de temps.
A l’époque du pape Gabriel II, le 70ème patriarche de la prédication de saint Marc, connu sous le nom d’Ibn Tourayk (1131 – 1145 après Jésus Christ), les fonctionnaires chrétiens n’avaient pas de jours de congés pour les chrétiens pendant la semaine de Pâque. Le pape, qui avait été fonctionnaire, a été sensible à cette situation et à comprenait ce que les gens rataient en n’assistant pas aux lectures de cette semaine. Il entreprit, avec l’aide de moines du monastère de saint Macaire, de choisir des passages de l’ancienne et de la nouvelle alliance qui correspondent à chacune des heures de cette semaine sainte afin que chaque fidèle puisse la suivre selon ses possibilités.
Lorsqu’arriva abba Pierre, il trouva que les lectures des heures n’étaient pas équilibrées. En effet, certaines avaient de nombreuses lectures très longues et d’autres étaient très courtes. Il en reprit l’agencement en regroupant les prophéties et les psaumes de l’ancienne alliance qui correspondaient à chacune des heures. De plus, il sélectionna de la nouvelle alliance les passages adéquats de l’Evangile. Ce faisant, il équilibra les lectures des heures et les regroupa dans un Lectionnaire (Katamareus) pour la Pâques que l’Eglise utilise jusqu’à présent. Il y ajouta deux homélies par jour extraites des paroles des pères de l’Eglises, une pour les heures du soir et l’autre pour les heures du jour. Parmi ces homélies il y en a neuf rédigées pas abba Chénouté l’archimandrite, ce qui prouve sa fidélité et son amour à ce saint du fait qu’il fut moine dans son monastère.
Il établit aussi que la totalité des quatre Evangiles soit lue pendant cette semaine. L’Evangile de saint Matthieu est lu le mardi matin, celui de saint Marc, le mercredi matin, l’Evangile de saint Luc est lu le jeudi matin enfin, tandis que celui de saint Jean est lu le samedi soir avant les prières de la fête de Pâque. Il établit aussi la lecture des 151 psaumes à la fin des prières du vendredi saint.
Enfin, il regroupa et améliora les explications des prophéties et les Evangiles qui sont lues pendant cette semaine dans un livre portant ce nom qui fut édité plusieurs fois.
Il composa les chants et les lectures, plus particulièrement les psaumes de la semaine de Pâque avec l’air d’Adriba (air triste) ainsi appelé en référence au monastère du mont Adriba.
Il a aussi introduit l’air appelé chami en référence au mont Chama où se trouve le monastère de saint Théodore, le combattant et le martyr. Ce mont est à l’ouest de Louxor. A cet endroit on trouve la vallée des morts ainsi que les vallées des rois et des reines. L’air chami est utilisé pour le psaume Pek`;ronoc (Ps 44 : Ton trône, ô Dieu, est un trône éternel) qui se chante la 11ème heure du mardi saint ainsi que la 12ème heure du vendredi saint. Il est aussi utilisé pour le psaume AuÉ[non (Ps 54 : Leurs paroles sont plus douce que l’huile) qui se lit la 3ème heure de la veille du jeudi saint ainsi que pendant la prière de l’aube de ce même jour.
II. Le rite de la bénédiction de l’eau de la fête des apôtres (5 apip).
L’introduction de ce rite précise qu’il a été établi par « notre père abba Pierre, l’évêque de la ville d’al-Bahnassa. »
III. Le rite de la bénédiction des nouveaux baptistères.
Il s’agit du rite utilisé jusqu’à ce jour. Dans un manuscrit il est écrit : « Rite établit par notre père abba Pierre, l’évêque de la ville d’al-Bahnassa pour la bénédiction des nouveaux baptistères. »
Il est notable que l’Eglise adoptait toutes ses propositions liturgiques car il était bien considéré en raison de ses connaissances, sa sagesse et sa spiritualité.
Lorsqu’il eut accompli son ministère, il décéda en paix et se rendit dans le repos éternel.
Que la bénédiction de ses prières soit avec nous et gloire soit à notre Seigneur éternellement. Amen !
