spirale cosmique de hiéroglyphes égyptiens
Ci-dessus : Une spirale cosmique de hiéroglyphes égyptiens anciens. réf: https://abbey.suscopts.org/
    1. A L’ORIGINE DU CALENDRIER COPTE: LE CALENDRIER ÉGYPTIEN ANCIEN

Tout au début de l’époque archaïque, avant le IVe millénaire, les Egyptiens utilisaient, pour leurs datations, le cycle lunaire, qui compte 354 jours. Les douze mois lunaires comportaient alternativement 29 et 30 jours.
C’est probablement au XXVIIIe siècle av. Jésus-Christ, durant la IIIe dynastie de l’ Ancien Empire pharaonique, que l’Egypte s’est dotée d’un calendrier beaucoup plus fixe, fondé sur l’apparition annuelle d’une étoile très brillante, Sirius (Sopedet, spdt, en Egypte ancienne, Sotis à l’époque hellénistique, Sirius par la suite); le lever héliaque (en même temps que le soleil) de Sirius en Egypte coïncidait avec la crue du Nil, pendant l’actuel mois de juin.

Ce lever héliaque n’est visible en Egypte qu’une fois par an, aussi l’année égyptienne comprit-elle à partir de ce moment 365 jours, répartis en 12 mois de 30 jours, et un 13e mois rajouté de 5 jours, “épagomène”.

Lorsque les Egyptiens se rendirent compte qu’il manquait un jour tous les quatre ans, vers la fin de l’époque pharaonique, sous Ptolémée III, le décalage fut partiellement corrigé, en 238 av. J.-C. à Canope (ville qui se trouvait près d’Alexandrie) par les prêtres égyptiens astronomes: on ajouta 1/4 de jour, soit 6 heures, c’est-à-dire concrètement un jour tous les quatre ans, à chaque année du cycle de Sirius; c’est le “décret de Canope”, dont on possède quatre exemplaires (trois au musée du Caire, un au musée du Louvre).
Les Egyptiens ont ainsi corrigé leur calendrier en gardant leurs mois de 30 jours et en ajoutant tous les 4 ans 1 jour au mois épagomène.

    1. LE CALENDRIER JULIEN

Le calendrier égyptien fut à nouveau révisé et corrigé à l’aube de l’occupation romaine de l’Egypte, vers l’an 40 av. J-C., à l’initiative de Jules César, d’où le nom de “Julien” attribué à ce calendrier; il compte 12 mois de 30 ou 31 jours, avec en février 28 jours pendant 3 ans, et 29 jours tous les 4 ans (années bissextiles) ; le calendrier julien attribua des noms d’origine latine aux 12 mois de l’ année. Le calendrier julien est donc une adaptation du calendrier égyptien corrigeant les calculs à la façon romaine; pour cette raison, on peut établir une concordance fixe entre le calendrier copte et le calendrier julien,

    1. LE CALENDRIER GRÉGORIEN

En 1582 ap. J .-C., le pape Grégoire XIII de Rome modifia le calendrier julien sur l’avis de ses astronomes qui avaient remarqué 10 jours de décalage entre la date des fêtes fixées au concile de Nicée en 325ap J.-C. et celles de son époque.
Ils en déduisirent qu’il y avait dans le calendrier 11 minutes 14 secondes de trop chaque année. Les astronomes relevèrent également un excédent de 22 secondes par an dans le calendrier lunaire.
Ces observations aboutirent au résultat suivant: addition d’une journée supplémentaire tous les 128 ans, soit 10 jours jusqu’en 1582, et 13 jours et 2 heures entre 1582 et 2000. Pour cette raison, le 5 octobre 1582 est devenu le 15 octobre de la même année.
Le calendrier grégorien est celui qui est le plus largement utilisé actuellement.

    1. LES ÈRES

En Occident, au VIe siècle de notre ère (532 ap. J ,-C.), un Romain du nom de Dionysos calcula la date de la naissance du Christ comme étant l’an 753 de la fondation de Rome.
On sait maintenant par des repères historiques tels que la mort d’Hérode le Grand, le chapitre 3 de l’évangile de Saint-Luc et les textes de Flavius Josèphe, que Dionysos commit une erreur de 4 ans, si bien que le Christ est né 4 ans avant le début officiel de l’ère dite chrétienne.
Toujours est-il que la naissance du Christ telle qu’elle fut calculée par Dionysos allait désormais servir de point de départ en Occident pour les années de l’ère chrétienne.
Jusqu’au troisième siècle de notre ère, les Egyptiens n’avaient pas de point de repère très fixe pour compter les années: l’habitude voulait que l’on prenne comme point de départ l’année de l’accès au trône du souverain régnant.
A partir de 284 ap. J,-C., date de l’accès au trône du tyran romain Dioclétien, qui déclencha une persécution sans précédent contre les chrétiens, particulièrement sanglante en Egypte, cette date devint le point de départ de 1′ “ère des Martyrs” ou “ère copte”, symbolisée par les lettres A.M. (Anno Martyrium), ou communément appeler le « calendrier des martyres ».
Pour établir une concordance entre l’année de l’ère copte et celle du calendrier grégorien, il faut donc enlever 283 ans ( du 11/12 septembre au 31 décembre) ou 284 ans ( du 1er janvier au 11/12 septembre) à l’ année grégorienne pour obtenir l’année copte ou ajouter 283 ans (du 1er tout au 21/22 kyahk) à 284 ans (22/23 kyahk au 5e ou 6e jour épagomène) à l’année copte pour obtenir l’année grégorienne.
Ainsi, l’an 2001 ap. J.-C. correspond aux années 1717-1718 de l’ère des Martyrs.

    1. L’ANNÉE COPTE ET SES CORRESPONDANCES AVEC LES MOIS JULIENS ET GRÉGORIENS

L’année copte débute à la date qui correspond actuellement au 11 ou 12 septembre du calendrier grégorien
Le Nouvel an copte, ou ” Nairouz “, était une fête traditionnelle en Egypte; on la célèbre à l’Eglise par une veillée de prière suivie d’une liturgie à l’aube, de 4 heures à 7 heures du matin.
Les 12 mois coptes ont gardé les noms égyptiens du premier millénaire av. J .-C, ; voici la liste de ces mois, tels qu’ils sont prononcés actuellement par les Egyptiens, et avec les dates qui leur correspondent dans les calendriers julien et grégorien :

 Mois coptesMois juliensMois Grégoriens
1toutaoût/septembreseptembre/octobre
2bâbâseptembre/octobreoctobre/novembre
3hâtouroctobre/novembrenovembre/décembre
4kyahknovembre/décembredécembre/janvier
5toubahdécembre/janvierjanvier/février
6amshîrjanvier/févrierfévrier/mars
7barmahâtfévrier/marsmars/avril
8barmoudahmars/avrilavril/mai
9bashansavril/maimai/juin
10ba’ounahmai/juinjuin/juillet
11abîbjuin/juilletjuillet/août
12misrajuillet/aoûtaoût/septembre
13al-nasi (jours différés)24-28 aoûtseptembre
  29 août tous les 4 ans 

La semaine copte s’est modelée sur la semaine juive de 7 jours, avec le dimanche (Jour du Seigneur) comme premier jour; le jour civil commence le matin, mais, comme dans la tradition dans l’ancien testament, la journée liturgique commence le soir, au coucher du soleil.

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