1. Tenue d’unconcile à Alexandrie à l’époque du pape Denys au sujet de l’éternité de l’âme.
Nous commémorons aujourd’hui la tenue d’un concile à Alexandrie en l’an 247 après Jésus Christ. Ceci eut lieu au cours de la seconde année du patriarcat de saint Denys, le 14ème pape d’Alexandrie. Ce concile a été convoqué à cause d’une hérésie ayant eu sa source dans la presqu’île arabique prétendant que l’âme mourait en même temps que le corps et qu’elle ressuscitera avec lui au jour du jugement dernier. Les adeptes de cette hérésie avaient écrit en ce sens à certaines personnes de la ville d’Alexandrie.
Lorsque le pape Denys entendit cette hérésie, il en fut préoccupé et convoqua un concile, les confronta à leurs idées et leur démontra leur erreur. Devant leur obstination, le pape finit par les excommunier et écrivit un article dans lequel il disait : « L’âme ne meurt pas ni ne disparait mais perdure comme les anges. Elle est spirituelle et ne peut pas être transformée ou se détériorer. Après avoir quitté le corps elle est transportée soit au paradis soit aux enfers selon son mérite. Lors de la résurrection des morts, lorsque l’archange sonnera le cor, chaque âme s’unira à son corps pour se rendre soit au royaume des cieux soit dans la géhenne du feu éternel et y demeurer pour les siècles des siècles.
Que la bénédiction des prières de ce pape soit avec nous. Amen !
2. Décès de sainte Théodora, la pénitente.
Nous commémorons aussi aujourd’hui le décès de sainte Théodora, la pénitente, en l’an 226 des martyrs (510 après Jésus Christ).
Cette sainte naquit à Alexandrie au cours du Vème siècle, à l’époque de l’empereur Zénon. Ses parents faisaient partie des notables de cette ville et elle était connue pour sa beauté, sa richesse et sa piété. Elle fut mariée à un jeune homme riche et pieux et leur vie en était comblée. Dans cette ambiance de richesse elle fit la connaissance d’un jeune homme qui était attiré par sa sagesse et son équilibre. Comme tous les deux étaient semblables, une amitié naquit entre eux. Mais Satan, l’ennemi du bien, fit dévier leur amitié et ils succombèrent à la tentation. Quoique personne n’en sut rien, Théodora ne put pas supporter son péché et, prise de remord, elle avoua à son mari en pleurant ce qui s’était passé. Celui-ci fut troublé et ne sut pas comment réagir car il avait confiance en son épouse et son ami. A partir de cet instant leur vie se transforma en cauchemar. Finalement, elle décida de quitter le monde et de s’isoler pour faire pénitence le restant de sa vie. Elle se rasa le crâne, revêtit des vêtements d’homme et se rendit au monastère al-Anatoune qui était situé dans le quartier actuel d’al-Dékhélah à Alexandrie.
A son arrivée, elle demanda à l’abbé du monastère de l’admettre. Voulant l’examiner, il la laissa à la porte du monastère toute la nuit dans un froid glacial. Le lendemain, il constata que ses yeux s’étaient enflés à force de pleurer et lui permit d’entrer. Elle fut connue sous le nom du moine Théodore. A partir de ce moment, elle vécut au monastère s’occupant des jardins du monastère et supportant les difficultés dans la joie et l’allégresse. Elle priait sans interruption et elle fut réputée pour son obéissance, son humilité et ses privations. Dieu lui accorda le don des miracles et, à cause de sa réputation, un grand nombre de personnes venaient au monastère pour avoir ses bénédictions.
Pendant ce temps, son mari était dans la peine ne sachant pas ce qu’elle était devenue. Il souhaitait être rassuré sur son sort et pour son salut. Un ange lui apparut et lui demanda de se rendre à l’église de saint Pierre, le sceau des martyrs, où il pourra la voir à proximité de cette église. Il s’y rendit et ne vit qu’un moine qui conduisait des dromadaires. Il ne comprit pas que ce moine était Théodora car son apparence avait beaucoup changé à cause de ses privations. Mais elle le reconnut et échangea avec lui les salutations.
Lorsque Satan, l’ennemi du bien, constata qu’elle avait échappé à ses griffes, il tenta une nouvelle ruse. Une femme de mauvaises mœurs se présenta à l’abbé du monastère et prétendit que ce moine avait abusé d’elle. La sainte supporta cette calomnie sans se défendre pour ne pas dévoiler son secret. Elle fut renvoyée du monastère avec le nouveau-né et demeura sept ans dans le désert. Elle y affronta beaucoup de difficulté et de douleurs surtout à cause de cet enfant innocent. Elle combattait car elle considérait que ce qui lui arrivait constituait une punition. Devant la fermeté dont elle faisait preuve dans son repentir, l’abbé du monastère l’autorisa à y rentrer en lui imposant des conditions sévères. Il lui imposa de ne pas quitter sa cellule, ainsi que son fils et de ne rencontrer personne en dehors de l’église.
A l’approche de son décès, elle dit à l’enfant qui lui était imputé : « Mon fils, mon soleil approche de la fin de sa course mais je te laisse entre les mains d’un père miséricordieux qui est le père de tous les orphelins. J’espère que l’abbé du monastère ne te laissera pas tomber et que les moines auront pitié de toi. Ne recherche pas tes origines ni ta parenté car la meilleur des parentés nous provient de la vertu. Ne recherche pas les vaines gloires de ce monde car le Seigneur a dit : ‘Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi.’ Prie pour les pécheurs, aide les faibles et apporte ton service à ton prochain comme s’il était ton maitre, ainsi tu seras reçu par Jésus Christ qui a pris l’apparence du serviteur. » Par la volonté divine l’abbé du monastère se trouvait derrière la porte et il entendit ce qu’elle disait. Il en déduit que ce moine était sûrement diffamé. Il voulut prendre sa bénédiction avant son départ, mais lorsqu’il entra, il trouva que son âme s’était séparée de son corps.
Les moines se rassemblèrent autour du corps du moine Théodore pour proclamer leurs excuses. Lorsqu’ils voulurent l’enterrer, ils se rendirent compte que s’était une femme. Leur étonnement n’en fut que plus grand. Cette nouvelle se propagea rapidement dans toute la ville d’Alexandrie et un grand nombre voulurent prendre sa bénédiction. Le mari de sainte Théodora se rendit immédiatement que cette sainte était son épouse. Il demanda à l’abbé du monastère de le recevoir au monastère et de lui permettre d’achever ses jours dans sa cellule.
Quant à l’enfant, il grandit en grâce et était aimé de tout le monde.
Que la bénédiction de ses prières soit avec nous et gloire soit à notre Seigneur éternellement. Amen !