1. Martyre de saint Colluthus d’Antinoë, le médecin.

2. Décès du Mo’allem Ibrahim al-Gohari, le grand dignitaire.

 

1. En ce jour de l’an 22 des martyrs (306 après Jésus Christ) mourut martyr saint Colluthus (كولوتوس) connu sous le nom d’abba Kolta, le médecin (أنبا قلتة الطبيب).

Ce saint naquit à Antinoë (أنصنا) de parents chrétiens qui craignaient Dieu. Son père se prénommait Héraklion (هرقلاون) et était gouverneur de cette ville. Il désirait ardemment avoir un fils et priait longuement dans ce but jusqu’à ce que Dieu lui donna cet enfant. Il l’éduqua chrétiennement et lui enseigna la lecture et l’écriture. En conséquence il apprit de nombreux livres et les enseignements de l’Eglise. Lorsque son père voulut le marier, il refusa. Sa sœur devint l’épouse d’Arien (أريانوس) qui succéda à Héraklion comme gouverneur d’Antinoë lorsque ce dernier se désista en sa faveur.

Après le décès de son père, Colluthus édifia une hostellerie pour abriter les pauvres et les étrangers. Il devint un ophtalmologue habile et soignait les malades gratuitement. Par la suite il construisit un hôpital où les malades étaient reçus et soignés gratuitement. Lorsque Dioclétien (دقلديانوس) apostasia, Arien fit de-même pour garder son poste et se mit à martyriser les fidèles.

Abba Kolta se présenta devant lui et lui reprocha d’avoir renié l’adoration du seul vrai Dieu. Comme il s’agissait de son beau-frère, Arien ne voulut pas lui faire de mal et l’envoya à d’Oxyrhynchos (el-Bahnassa البهنسا) dont le gouverneur le mit en prison pour trois ans et il fut relâché grâce à l’intervention de sa sœur. A ce moment un autre gouverneur avait succédé à Arien après que celui-ci soit mort martyr au nom du Christ. Lorsque le nouveau gouverneur apprit ce que Kolta avait fait, il le convoqua et le menaça sans que ceci ne l’affecte. Le gouverneur ordonna qu’il soit torturé mais l’ange du Seigneur le consolait et Dieu faisait de nombreux miracles par son intermédiaire. Après avoir désespéré de le détourner de sa Foi, le gouverneur ordonna que Colluthus soit décapité, et il obtint la couronne du martyre. Il fut ensevelit et on conserva son corps en un lieu sûr jusqu’à la fin de la persécution. Ensuite une église fut construite en son honneur et un grand nombre de miracles s’y opéraient.

Il existe actuellement une église historique creusée dans les rochers à l’est d’Antinoë. )ريفا مركز أسيوط( D’autres églises en son honneur se trouvent à Rifa dans le district d’Assiout شندويل البلد مركز المراغة ( et à Chandawil du district de Maragha du gouvernorat de Sohag se nomme )أخميم( Une ville du gouvernorat de Sohag proche d’Akhmim .)محافظة سوهاج « Sakolta » (ساقلطة) qui est un mot copte signifiant le lieu de Kolta. De plus un village à l’ouest de Mallawi (ملوي) proche d’Abchadât (أبشادات) porte le nom d’Abou-kolta (أبو قلتة).

Que la bénédiction de ses prières soit avec nous. Amen !


2. En ce jour de l’an 1511 des martyrs (31 Mai 1795 après Jésus Christ) décéda le grand et très charitable dignitaire Mo’allem Ibrahim al-Gohari (المعلم إبراهيم الجوهري). Son père se prénommait Joseph (Youssef يوسف) et était tisserand à Qalyoub (قليوب). Il l’éduqua dans la piété et lui fit apprendre la lecture et l’écriture ainsi que le calcul dans l’école du village. En conséquence il recopiait les livres religieux et les offraient au pape Jean XVIII le 107ème patriarche (يوأنس الثامن عشر) qui en fut très réjouit et le bénit et le garda à ses côté. Il débuta sa vie professionnelle comme secrétaire d’un des princes Mamelouk. Le pape intervint auprès du mo’allem Rézq (المعلم رزق), qui était le premier secrétaire d’Ali beik el-kébir (علي بك الكبير), qui le prit comme secrétaire particulier. A la fin de l’époque d’Ali beik, celui-ci le prit à son service. Lorsque Mohamed beik prit la responsabilité du pays, le mo’allem Rézk se démit de ses fonctions et fut remplacé par le mo’allem Ibrahim comme grand chancelier d’Egypte (رئيس ُكتابالقطرالمصري), poste qui était équivalent au premier ministre actuel. Cette promotion l’incita à encore plus d’humilité, de générosité et de bonté ce qui lui attira l’amour des gens. Ibrahim épousa une femme vertueuse qui l’aida dans les bonnes œuvres et la rénovation des lieux de prière. Ils eurent un fils qu’ils appelèrent Youssef (يوسف) et une fille qu’ils nommèrent Dimiana (دميانة).

Ibrahim demeura dans la direction des administrations jusqu’au renversement d’Ali beik et la venue de Hassân Pacha Kobtân (حسن باشا قبطان) de la part du sultan ottoman (la subime porte الباب الأعلى). Celui-ci combattit Ali beik et Mourad beik (مراد بك) qui furent forcés de fuir en haute Egypte. Ils étaient accompagnés dans leur fuite du mo’allem Ibrahim et de quelques princes et leurs secrétaires. Kobtân pilla les palais des beiks (البكوات), des princes et des notables. Il persécuta les chrétiens et vola les propriétés d’Ibrahim et de sa famille.

Ibrahim beik et Mourad beik revinrent au pouvoir le 7 Août 1791 et ils étaient accompagnés du mo’allem Ibrahim. Celui-ci était très aimé par les autorités et le peuple et, en conséquence, fut surnommé le « sultan des coptes ». Le grand chroniqueur el-Gabarty (الجبرتي) a écrit à son sujet : « Il obtint une grandeur, une influence et une réputation en Egypte qu’aucun de se race n’avait eu avant lui. Il était consulté pour les généralités et les détails et agissait de manière à attirer les cœurs à lui et envoyait les cadeaux et les bougies au début du ramadan à ceux qui étaient bien en vue. A son époque les églises furent construites et réhabilitées. Il établit des waqfs et des revenus en leur faveur. »

Abba Youssab (Joseph أنبا يوساب), l’évêque de Guergua (جرجا) et d’Akhmîm (أخميم) dit à son sujet : « Il aimait les adeptes de toutes les religions, vivait en paix avec tous et satisfaisait leurs besoins sans aucune discrimination dans la justice. » Il avait de bonnes relations avec les autorités en Egypte et à Istanbul (الأستانة) et il faisait émettre les décrets (firman فرمان) nécessaires à la construction des églises, notamment l’église de saint Marc à el-Azbakiya (الازبكية). Il donna de grandes sommes pour établir des waqf en faveur des églises et des monastères. Le nombre de ces waqfs atteint deux-cent trente. Il payait de ses propres deniers les copistes pour écrire les livres liturgiques et les offraient aux églises.

Un jour, son frère Guirguis (Georges جرجس) se plaignit à lui de quelques jeunes qui l’avaient injurié dans la rue. Il lui promit de les faire taire. Le lendemain Guirguis constata une grande déférence de la part de ces mêmes jeunes et demanda à son frère comment il avait fait. Celui-ci lui répondit qu’il leur avait envoyé tellement de cadeaux qu’ils ne pouvaient plus dire de mal.

Une autre fois, en rentrant de la célébration pascale, il trouva les lumières de sa maison éteintes. Sa femme l’informa qu’elle avait reçu l’épouse d’un prisonnier copte accompagnée de ses enfants et ceux-ci étaient dans le besoin. Elle les avait accompagnés chez l’épouse du mo’allem Fanous (المعلم فانوس) qui avait pu le faire libérer. Ibrahim ne se contenta pas de cela mais voulut donner du travail à cet homme. Il le convoqua dans ce but mais celui-ci refusa en disant qu’il avait un ami qui en avait plus besoin que lui. Il fut émerveillé de cette attitude et donna du travail aux deux.

Après une vie remplie de bonnes actions il quitta ce monde. Ibrahim beik, le prince du pays, en fut attristé et participa à ses funérailles pendant lesquelles le pape Jean fit lui-même son éloge. Il fut enterré dans un tombeau particulier près de l’église de saint Georges dans le vieux Caire.

Que la bénédiction de ses prières soit avec nous et gloire soit à notre Seigneur éternellement. Amen !

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