8 Kyahk

1. Décès de saint Hiéraclas, 13ème pape d'Alexandrie.
2. Martyre des saintes Barbara et Julienne.
3. Martyre de saint Aisé et de sa sœur sainte Thècle.
4. Décès de saint Samuel, abbé du monastère d'al-Qalamoun.

  1. Nous commémorons en ce jour le décès de saint Hiéraclas (ياركلاس), le 13ème pape d'Alexandrie, en l'an 240 après Jésus Christ. Lors de sa naissance, ses parents étaient idolâtres mais, plus tard, eurent la Foi et furent baptisés. Ils l'éduquèrent dans la sagesse grecque puis, plus tard, dans la sagesse chrétienne. Il étudia les quatre Evangiles et les épîtres. En conséquence, saint Démétrios (ديمتريوس), le 12ème pape, l'ordonna diacre puis prêtre à Alexandrie qu'il servit avec fidélité.
    Après le décès de saint Démétrios, Hiéraclas fut choisi pour lui succéder. Il garda le troupeau du Christ de la meilleure façon et ramena à la Foi de nombreux païens et les baptisa. Il consacra beaucoup de son temps à l’enseignement en prêchant et en ramenant les égarés. De plus, il confia à saint Denys (ديونسيوس) la tâche de gérer les affaires des croyants. Saint Hiéraclas demeura treize ans sur le siège apostolique puis décéda en paix.

    Que ses prières soient avec nous. Amen !

  2. Nous commémorons aussi les martyrs des deux saintes Barbara (Barbe) (بربارة) et Julienne (يوليانه). Le père de Barbara, qui s’appelait Dioscore (ديسقورس), était un riche païen d’une ville d’orient à l’époque de l’empereur Maximien (مكسيميانوس), c'est-à-dire au début du 3ème siècle après Jésus Christ. En raison de son grand amour pour sa fille, il fit construire une tour pour qu’elle y demeure. Du haut de cette tour, elle leva les yeux pour contempler la splendeur du ciel avec le soleil, la lune et les étoiles et elle en conclut que seul Dieu pouvait en être le créateur.
    Le savant Origène (أوريجانوس) se trouvant dans cette ville entendit parler de cette sainte. Il alla la voir et lui enseigna les principes du christianisme. Comme le bain de cette tour était aménagée avec deux fenêtres, elle en fit ouvrir une troisième et fit installer une croix. A sa venue son père constata les modifications et lui en demanda la raison. Elle lui répondit : « Ne sais-tu pas, père, que tout s’accomplit dans la sainte Trinité ? Ces trois fenêtres symbolisent le Père, le Fils et le Saint Esprit. Quand à cette croix, elle représente celle du Christ par qui le monde est sauvé. Je te demande, père, de renoncer à ton errance et d’adorer le Dieu qui t’a créé. »
    Ayant entendu cela, son père entra dans une grande colère et voulut la tuer. Elle s'enfuit vers une montagne, où un rocher s'entrouvrit pour qu'elle puisse s'y cacher et puis se referma. Son père en fit le tour et la trouva cachée dans une grotte. Il l’attrapa et la livra au gouverneur Marcien (مركيانوس). Celui-ci voulut l’amadouer par de belles paroles puis en lui faisant des promesses et enfin en la menaçant mais il ne put pas ôter de son cœur l’amour qu’elle avait pour son Seigneur le Christ. Alors il ordonna qu’elle soit torturée.
    Il y avait dans la foule une jeune fille nommée Julienne qui plurait à cause de tout ce que subissait sainte Barbara. Elle vit le Christ apparaître à sainte Barbara pour la consoler. Son esprit s’illumina et elle crut dans le Christ. Ils firent, alors, décapiter les deux saintes et elles obtinrent la couronne du martyre.
    Son père et le gouverneur qui l’avait torturée moururent d’une mort violente. L’eau du bassin sur lequel elle avait déposé une croix guérissait tous ceux qui s’y lavaient.
    Les corps des deux saintes furent déposés dans une église aux environ de Galate. Plus tard on transféra le corps de sainte Barbara en Egypte dans l’église qui porte son nom et il y est jusqu’à nos jours.

    Que ses prières soient avec nous. Amen !

  3. Nous célébrons aussi en ce jour le martyre de saint Aissé (إيسى) et de sa sœur sainte Thècle (تكلا). Ils étaient originaires d’Abousir (أبوصير) à l’ouest d’al-Achmounein (ألأشمونين). Saint Aissé était très riche et donnait aux pauvres ce que lui rapportait la tonte de ses moutons. Un de ses amis nommé Paul qui se rendait à Alexandrie pour son commerce y tomba malade et saint Aissé s’y rendit pour le ramener. A son arrivé, il le trouva guéri. Les deux amis se mirent alors d’accord pour visiter les saints qui sont en prison à cause de la persécution. Certains leurs prédirent qu’ils allaient recevoir la couronne du martyre.
    A cette époque saint Victor (بقطر) fils de Romanus (رومانوس) vint à Alexandrie. Ayant constaté sa conduite et son ascétisme, ils eurent envie de l’imiter. Saint Aissé se présenta auprès du gouverneur et confessa sa Foi dans le Christ. Le gouverneur lui fit alors subir les pires tortures mais il les supportait avec patience et l’ange du Seigneur veillait sur lui en guérissant toutes ses blessures. Son ami, Paul, ainsi que ses enfants pleuraient sur son sort.
    L’ange du Seigneur apparut à Thècle, la sœur d’Aissé et lui donna l’ordre de rejoindre son frère. Elle prit une embarcation sur le Nil pour s’y rendre. La sainte Vierge et Élisabeth, sa cousine, lui apparurent et la consolèrent. Sainte Elisabeth lui disait : « J’ai un fils à qui on a tranché la tête injustement » tandis que la sainte Vierge lui disait : « On a crucifié mon Fils par jalousie. » Mais sainte Thècle ne savait pas qui elles étaient.
    S’étant retrouvés, le frère et la sœur s’entendirent et allèrent retrouver le gouverneur pour confesser leur Foi en Jésus Christ. Le gouverneur les fit torturer par toutes les méthodes mais le Seigneur les affermissait et leur donnait patience. Enfin le gouverneur les remit à son fils, gouverneur de la région d’el-Khossous (ألخصوص) pour les emmener en haute Egypte.
    Après leur départ, le vent se calma et l’embarcation n’avança plus. Le gouverneur ordonna alors qu’on tranche la tête des deux saints et qu’on jette leurs corps au milieu des ronces et de plantes nommées alfa (ألحلفاء). Ceci fut fait et ils obtinrent la couronne du martyre. Dieu inspira un prêtre nommé Ori (أرى) de Chatanouf (شطانوف) qui recueilli leurs dépouilles.
    Plus tard Paul, l’ami d’Aissé, et Apollonios, le fils de Thècle, reçurent eux aussi la couronne du martyre.

    Que leurs prières soient avec nous.

  4. Nous commémorons aussi le décès d’abba Samuel (الانبا صاموئيل), l’abbé du monastère d’al-Qualamoun (ألقلمون دير). Il est natif de Dakluba (دكلوبا) du diocèse de Massil (ميصيل). Il était fils unique de parents pieux. Son père, Arsillaos (أرسلاؤس) était prêtre. Il vit en songe un être lumineux qui lui dit : « Il est nécessaire que soit confié à ton fils une foule considérable. Toute sa vie il sera l’élu du Seigneur. »
    Dès son enfance, Samuel était pur, semblable au prophète Samuel et il pensait souvent à se faire moine. Il finit par trouver un moyen pour aller à Scété alors qu’il ne savait pas le chemin. L’ange du Seigneur prit l’apparence d’un moine qui allait au monastère comme lui et l’y conduisit. Il le confia à un saint homme nommé abba Aghathôn (انبا أغاثو) qui le reçut selon les instructions de l’ange et le garda près lui. Trois ans plus tard le saint homme décéda. Samuel se mit alors à jeuner et à prier avec intensité et persévérance ensuite il fut ordonné prêtre pour l’église de saint Macaire.
    Un messager apporta au désert le Tome de Léon (طومس لاوون). Il en fit la lecture devant les moines. L’ayant entendu, abba Samuel fut pris d’un zèle ardent et s’en empara en disant : « Ce tome est maudit et tout ceux qui y prêteront foi sont excommuniés. Malheur à quiconque modifie la Foi orthodoxe de nos saints pères. » Le messager se mit en colère et ordonna qu’on frappe abba Samuel. Un de ces coups atteint son œil qui fut arraché. Puis il fut mis hors du monastère. L’ange du Seigneur lui apparut et lui donna l’ordre de se rendre à Qualamoun. Il y alla et construisit un monastère où il demeura, enseignant ceux qui l’entouraient en les affermissant dans la Foi orthodoxe. Cyrus (ألمقوقس), le gouverneur d’Egypte, entendit parler d’abba Samuel. Il lui demanda de se conformer au concile de Chalcédoine. N’y parvenant pas, il le frappa et le renvoya du monastère. Il demeura quelque temps dans une église puis retourna au monastère au moment même où celui-ci était attaqué par des berbères. Ils le prirent avec eux et voulurent l’emmener dans leur pays. Il pria le Seigneur pour qu’il le sauve. Il fut exaucer et chaque fois qu’ils le mettaient sur un chameau, celui-ci n’arrivait pas à se lever. Ils le laissèrent alors et il retourna à son monastère.
    Plus tard, les berbères revinrent et l’emmenèrent dans leur pays. Ils y avaient déjà emprisonné abba Jean (أنبا يؤنس), l’higoumène de Scété. Ils s’y retrouvèrent et ils se consolaient mutuellement. Son geôlier tenta de le séduire pour qu’il adore le soleil. Comme il n’y parvenait pas, il attacha son pied à celui d’une jeune esclave en leur ordonnant de garder les chameaux dans le but de le faire chuter dans le péché. Satan lui avait indiqué qu’ainsi il aura plus d’autorité pour le soumettre. Mais ceci eut l’effet inverse. Le courage et la volonté du saint ne firent qu’accroître. Cela dura jusqu’à ce que le fils de son maitre tombe malade et faillit mourir. Samuel pria pour lui et il guérit. Sa réputation se répandit dans ce pays ; on lui apportait les malades pour lesquels il priait et les oignait d’huile, alors ces derniers guérissaient. Son maitre l’admira, s’excusa en implorant son pardon. Lui ayant demandé ce qu’il souhaitait qu’il fasse pour lui, Samuel répondit qu’il voulait rentrer à son couvent. Il l’y ramena. A son arrivée tous ses enfants spirituels l’entourèrent. Le nombre de ceux-ci s’était multiplié et ils étaient devenus des milliers.
    La sainte vierge lui apparut et lui dit : « Ce lieu est ma demeure pour l’éternité. » et les berbères n’y revinrent plus jamais. Ce saint prononça de nombreuses homélies, écrivit un grand nombre d’articles et prédit l’arrivée de l’islam en Egypte.
    A l’approche de son décès il réunit ses disciples, leur recommanda de rester fermes dans la crainte de Dieu et de lutter pour la Foi orthodoxe jusqu’au dernier soupir. Puis il rendit l’âme en paix.

    Que ses prières soient avec nous et gloire soit à Dieu éternellement. Amen !