Sa famille
St Mina était une étoile lumineuse, fils d’Egypte .Il venait d’un village de la province de Monofia. Nous sommes fiers qu’il ait été égyptien. Il vécut à l’époque de deux Patriarches : Amba Thaouna le seizième Patriarche (282-301) et Amba Pierre le dix-septième Patriarche, le dernier des martyrs (302-311).
Son père s’appelait Eudouxious, fils de Ploudianes le gouverneur. IL était réputé pour ses vertus et sa bonté. Mais le malin souleva contre lui le cœur de son frère Anatolius, qui lui enviait l’amour que les autres lui portaient. Les gens le respectaient plus que son frère Anatolius. Celui-ci profita de son amitié avec Karinius pour préparer des intrigues contre Eudouxious, le père de St Mina. Le roi, après avoir consulté son entourage, refusa d’accéder à sa demande et de déshonorer Eudouxious. Il envoya son commandant en chef, Hypatos pour lui annoncer sa nomination en tant que gouverneur d’une ancienne ville d’Afrique en lieu et place du gouverneur décédé. Hypatos avait l’ordre de l’accompagner, lui et sa famille jusqu’à leur arrivée sains et saufs au nouveau poste.
Le peuple de Nicius, et même son méchant frère, furent très tristes et tous regrettèrent ce qui arriva. L’épouse d’Eudouxious s’appelait Ofomia. C’était une femme pieuse qui passait son temps dans la prière. Elle était stérile et demandait incessamment à Jésus de lui accorder un enfant. Quelques fois elle jeûnait jusqu’au soir et offrait les aumônes aux orphelins, aux veuves et aux étrangers.
Un jour, le 21 du mois de Toubi, la fête de la Sainte Vierge, elle se trouvait à l’église et priait devant l’icône de la Saint Vierge portant l’enfant Jésus. Les gens étaient dans la joie et festoyaient, alors qu’elle seule était triste, surtout lorsqu’elle voyait les enfants autour de leurs parents. Elle se tenait devant Dieu avec un cœur contrit, levant ses yeux vers l’icône de la Sainte Vierge, la mère de Dieu, et prit de l’huile bénite devant l’icône. Aussitôt, elle entendit la voix de l’enfant Jésus disant « Amen ». Une grande peur s’empara d’elle et elle eut des sentiments mêlés de joie et de crainte. Après la liturgie, lorsqu’elle rentra chez elle, elle raconta à son mari tout ce qui s’était passé. Son cœur se remplit de la joie de l’esprit, qui Lui disait : «Notre confiance est dans le Seigneur et Dieu peut faire comme Il l’entend, ainsi soit-il »
Peu de temps après, elle se retrouva enceinte et attendit patiemment le jour où elle devait accoucher. C’était en l’an 285.
Sa croissance et son éducation
Sa famille voulait le nommer Bladianus, du nom de son grand-père. Sa mère s’y opposa, car elle désirait l’appeler Mina, ce qui veut dire « Amen », à cause de la parole qu’elle entendit de la bouche de l’Enfant Jésus. C’était un jour de grande réjouissance. Son père ordonna le relâchement de plusieurs prisonniers, et distribua des aumônes aux pauvres, aux orphelins et aux veuves.
Son père prit soin de l’éduquer dans la crainte de Dieu. Il grandit avec les vertus que ses parents lui inculquèrent. Il apprit à lire la Bible, qui est le souffle de Dieu. Il se rendait fréquemment à l’église, marchait sur les sentiers de la foi et priait continuellement. Il avait toujours devant lui la parole de l’Ecriture « Priez sans cesse ».
Le décès de ses parents
A l’âge de 11ans, en l’an 296, son père s’endormit, et trois ans plus tard, sa mère le rejoignit au ciel. Grâce à sa foi en Christ, la mort de ses parents ne l’ébranla pas. Il était consolé et était persuadé qu’ils intercéderaient auprès du Christ afin qu’il continue à vivre dans la foi.
Non seulement il hérita d’une fortune immense de ses parents, mais aussi d’une richesse spirituelle.
Il aimait Dieu de tout son cœur et le servait en tout temps.
Une année plus tard, en l’an 300, alors qu’il avait que quinze ans, un décret royal fut émis pour appeler les jeunes gens au service militaire. Malgré son jeune age, il était fort, plein de grâce et de courage. Il se présenta à l’officier Farmianus, un ami de son père. Celui-ci le prit sous ses ordres comme adjoint. Il était aimé de tous grâce à sa gentillesse et sa bonté.
Dioclétien et Maximien, les deux rois athées émirent un décret ordonnant à leurs sujets de se prosterner et d’adorer leurs dieux païens. Cet ordre s’appliquait également à tous les pays d’Afrique sous leur tutelle. St Mina ne supportait pas de voir les croyants tomber dans les filets du malin et renier leur Christ. Il décida de vendre tous ses biens, les distribua aux nécessiteux, puis partit au désert afin de vivre en compagnie de Jésus. Il voulait adorer Dieu, son Sauveur, répétant les paroles du psalmiste : « A cause de la voix de l’ennemi et de l’oppression du méchant,…, voici, je fuirais bien loin, j’irais séjourner au désert ». (Ps 55 :4-8)
Une révélation
Il passa cinq ans dans le désert, dans la prière, le jeûne et l’ascèse. Un jour, alors qu’il priait, il leva les yeux vers le ciel, et voici qu’il vit les martyrs ayant accomplit leurs combats, couronnés et portés au ciel, entourés par des anges. Il resplendissait de lumière, plus éclatant que le soleil. Dès cet instant, il aspirait de tout son cœur à devenir un martyr au nom du Seigneur Jésus. Dieu exauça Mina et, il entendit une voix venant du Ciel disant: « Tu es béni Mina car tu as été appelé dès ton jeune âge à la piété. Tu recevras, au nom de la Sainte Trinité pour laquelle tu as combattu, trois couronnes qui dureront éternellement : une couronne pour la chasteté, une pour l’ascèse, et la troisième pour le martyr. Ton nom sera réputé parmi les autres martyrs. De toutes les nations, les gens viendront vers toi et m’adoreront dans l’église qui portera ton nom. Tu recevras en outre, la gloire éternelle dans Mon Royaume ».
Son martyr
Après avoir entendu ces paroles, il fut animé par l’Esprit, et une grande joie s’empara de lui. Une sainte jalousie pour le Seigneur le poussa à partir instantanément et il quitte le désert pour la ville afin de confesser ouvertement sa foi en Christ, son Sauveur. Il se tenait au milieu des gens, et annonçait ces paroles : « J’ai été trouvé par ceux qui ne me cherchaient pas; je me suis manifesté à ceux qui ne me demandaient pas ». (Ro10 :20&Es 65 :1)
Ceux qui étaient présents, furent très surpris et se taisaient, car son apparence brillait de gloire, malgré son ascèse, ses habits simples et déchirés. L’officier demanda ce qui se passait. Le courageux Mina déclara : « Je suis chrétien ». L’officier pensa qu’il devait être étranger pour oser affirmer pareille chose durant la fête et défier ainsi l’ordre du roi. Tous regardaient Mina car son visage brillait et son courage était immense. Seul, quelques sujets du roi déclarèrent connaître cet homme, qui fut jadis soldat de l’armée sous les ordres de Farmianus le héros. L’officier fut dans l’étonnement et demanda à Mina la raison pour laquelle il quitta l’armée, et surtout pourquoi il confessait sa foi en Christ. St Mina confirma ses faits et, expliqua qu’il avait choisi de devenir soldat pour combattre au nom de son Seigneur et Sauveur Jésus Christ.
Son arrestation.
L’officier ordonna immédiatement son arrestation et le jeta en prison, jusqu’à ce qu’il accepte de se prosterner devant leurs dieux. Le lendemain, il l’appela et le houspilla pour avoir osé déclarer devant cette assemblée sa croyance et défier ainsi l’ordre du roi. St Mina dit calmement que la veille il en avait déjà expliqué la raison. L’officier usa de beaucoup de clémence et de patience à cause de son jeune âge, et surtout parce qu’il fut jadis soldat, et fils de soldat. Il lui demanda où il se trouvait ces dernières années. Mina répondit qu’il avait préféré louer et adorer Dieu dans le désert, dans l’inconfort et, parmi les animaux sauvages, que de vivre parmi les hommes dans ce monde sans connaissance du vrai Dieu vivant. Car il est écrit dans les psaumes : « N’enlève pas mon âme avec les pécheurs, ma vie avec les hommes de sang ». (Ps26 :9)
L’officier s’étonnait de son courage et faisait son possible pour le dissuader de continuer sur cette voie. Il lui demanda de faire plaisir au roi et obtempérer à ses ordres. Il lui promit une promotion. Mina, toujours aussi calme, restait ferme sur sa position, car tous ces honneurs n’étaient rien pour lui comparés à ce que Dieu lui donnera dans l’éternité.
Ses tortures
Le roi s’impatienta et ordonna de le flageller au moyen de fouets en cuir tendre jusqu’à ce que le sol soit imprégné de son sang. Alors que lui, Mina, se montrait joyeux et répétait incessamment le doux nom de Jésus qu’il avait l’habitude de prononcer depuis sa tendre enfance. Le prince et les autres le suppliaient d’avoir pitié de son jeune âge et d’accepter d’offrir des sacrifices à leurs dieux avant qu’il ne périsse. Le bienheureux Mina répondait « qu’il ne pouvait en aucun cas renier sa foi en Christ car « Qui nous séparera de l’amour de Christ ? Sera-ce la tribulation, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l’épée ? ». (Rom 8 :35).
Dès lors, l’officier ordonna de le soumettre aux pires tortures. Il fut suspendu à un appareil de torture (Hermetarim) jusqu’à ce que sa peau se déchire et que ses os apparaissent. Durant ce supplice, les gens lui demandaient s’il ressentait la douleur. Ce à quoi Mina répondit que « ces tortures représentait son capital à offrir à Jésus pour qu’il lui prépare les couronnes devant la justice Divine ». Le tortionnaire s’en étonnait, et se demandait si son Dieu était conscient de tout ce qu’il endurait pour son Nom. Mina répondait « qu’il était certain que Dieu le soutiendrait, car nous lui appartenons et nous sommes les membres de son corps. C’est Dieu qui sonde les cœurs et les reins, et connaît tout ce qui est visible et invisible. Il permet qu’il nous advienne que ce que nous pouvons supporter, pour notre purification, comme l’or qui ne pouvons Lui être agréables sans souffrances. C’est pourquoi ce feu n’est rien pour le chrétien, il s’éteint vites ; par contre le feu de l’enfer éternel attend les méchants ».
L’officier en était abasourdi et, s’étant pris de pitié pour lui, voulut le laisser quelques jours afin de réfléchir. Mina répondit que sa décision était définitive avant même qu’il ne vienne le voir et qu’il savait que ce monde et tout ce qu’il contient était vain.
L’officier, extrêmement en colère, ordonna qu’il soit déposé sur des barres de fer pointues, jusqu’à ce que son corps soit déchiqueté. St Mina supporta ces tortures avec joie et allégresse, disant : « Si vous croyez, Ô prince, que ces supplices peuvent m’amener à renier ma foi en Christ ou mon amour pour lui, vous vous trompez. Car il est écrit : Qui nous séparera de l’amour de Christ ? Sera-ce la tribulation, ou l’angoisse ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril ou l’épée ? (Rom8 :35)
Ensuite, l’officier ordonna qu’on frotte ses blessures avec des cheveux afin de le faire souffrir encore plus, mais Dieu ne permit pas qu’il sente la douleur.
L’officier, fou de rage, décida de lui faire subir plus de supplices encore, en déposant des torches allumées sous son corps suspendu durant deux heures entières. Par miracle, il ne sentit rien. L’officier fut saisit de stupeur quant au courage surhumain de ce jeune humain. Il s’étonna comment il pouvait endurer ces supplices sans être ébranlé.
Mina expliqua que le Seigneur Jésus donne toujours à ses disciples la force de supporter les tribulations et les torturer pour Son Saint Nom. Il leur donne la force la paix, la joie et la sérénité d’esprit en leur disant : «ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l’âme, craignez plutôt Celui qui peut faire périr l’âme et le corps dans la géhenne ». (Mt10 :28)
L’officier ordonna ensuite de le battre jusqu’à ce que ses dents soient cassées. Mina chantait des louages et des actions de grâce, heureux que le Seigneur le considère méritant d’endurer ces souffrances pour son saint Nom. Un dénommé Helisdorus, contemplait la scène et se tournant vers l’officier dit : « Ces chrétiens trouvent du plaisir dans les persécutions et les tortures car la mort pour eux vaut mieux que la vie ».
Lorsque les tortionnaires furent eux-mêmes fatigués d’infliger toutes ces tortures et, ayant échoué de le rallier à leur cause, ils l’envoyèrent au gouverneur afin qu’il décide que faire de lui. L’officier envoya un message au gouverneur avec des soldats qui accompagnaient Mina sur un bateau. Il y cita les accusations dont Mina était coupable, précisant qu’il était chrétien. Il justifia les tortures inhumaines qu’il lui fit infliger par le fait qu’il fut soldat dans l’armée du roi.
Les consolations du Ciel
St Mina et ses gardes prirent le bateau et durant le voyage, Mina – absorbé dans ses méditations et ses prières, pensant à son Seigneur et Sauveur, créateur du Ciel et de la terre et tout ce qu’ils contiennent – entendit une voix venant du Ciel qui l’appela et l’encouragea : « N’aie pas peur Mon ami Mina, car je serai avec toi, partout où tu iras. Je te précéderai devant les juges, jusqu’à ce que tu accomplisses ton combat ». Son visage s’illuminait de gloire et de grâce, à un tel point que les soldats désignés pour le surveiller, ne pouvaient le regarder. Arrivé au port, le Saint fut conduit au gouverneur, qui ordonna de le jeter en prison jusqu’au jugement. Mina encourageait ses compagnons de prison et essayait de les convaincre que Dieu les soutiendrait dans leur détresse. Il était comme le commandant d’une armée, encourageant ses soldats à la guerre afin de combattre et gagner le royaume de Dieu. Son visage rayonnait comme le soleil, et ses compagnons étaient consolés par les paroles de grâces qui sortaient de sa bouche.
L’apparition de Jésus
Le Ciel se réjouit de la foi de ses martyrs. Ceux-là ont vraiment vaincu des rois et ont témoigné que « Celui qui est en vous es plus grand que celui qui est dans le monde » (1 Jn 4 :4).
La miséricorde de Dieu envers Mina était si grande, que non seulement Il lui parla mais aussi Il lui apparut en prison. Il lui annonça ce qui allait lui arriver et ce qu’il lui préparait. Il l’oignit d’huile sacrée et lui donna sa paix, celle que le monde ne peut pas lui ôter. Puis le Seigneur monta au Ciel. A ce moment-là, Mina se sentit mieux et sa foi en Christ s’affirma.
Le lendemain, le gouverneur le fit venir pour être jugé. Une fois devant lui il commença doucement à le persuader de le suivre, mais quand il fut devenu évident que Mina ne céderait pas, il le menaça de mort. Devant la fermeté de Mina, le gouverneur ordonna de le flageller à nouveau au moyen de fouets et cuir tendre. Il ne s’en contenta pas et ordonna que son corps soit scié au moyen d’une scie aiguisée. En faisant cela, la scie commença à fondre comme de la cire chaude. St Mina compris immédiatement que ceci était la main du Seigneur qui l’avait oint. Il rendit grâce à Dieu le Miséricordieux.
Le gouverneur ne sachant que faire d’autre, écrivit « Puisque Mina, le soldat chrétien, a refusé d’obéir à l’ordre du roi et d’offrir des sacrifices à ses dieux, j’ordonne qu’il soit décapité avec l’épée, et que son corps soit brûlé ». L’ordre fut transmis aux soldats, qui le conduisirent au lieu d’exécution. Mina marchait parmi eux en chantant et en louant Dieu. Il parlait aux foules qui se ressemblaient derrière lui. Des moines vinrent l’accompagner afin de l’encourager à garder son espérance en Dieu. En arrivant au lieu d’exécution, il s’agenouilla et, levant les yeux vers le Ciel, il pria avec ferveur. Il offrit son âme dans la main du Seigneur, puis tendit son cou à son bourreau, qui le frappa avec véhémence.
Ainsi s’acheva son martyr. C’était le 15 Hatour, sous le règne de Dioclétien et Maximien les deux rois les plus cruels.
Le même jour, le soldat, désigné par le roi pour cette exécution, alluma un feu et y jeta son corps. Le feu dura trois jours entiers, mais par la grâce de Dieu, le feu ne brûla pas son corps.
Quelques croyants vinrent retirer son corps du feu. Ils louèrent Dieu pour les grandes choses qu’il fit avec son ami Mina. Ils l’enveloppèrent de linceuls et l’ensevelirent avec beaucoup d’égards dans un lieu convenable dans cette ville.