Saint Macaire, l’un des fondateurs du monachisme, naquit en Haute Egypte vers l’an 300. L’Egypte était alors déjà profondément influencée par l’oeuvre de Saint Antoine le Grand. Durant ses jeunes années, Saint Macaire vécut dans le respect et la révérence de la vie monastique qu’il finit rapidement par adopter.
De nombreux événements émaillent la vie solitaire de ce saint:
Alors qu’il était moine débutant, il fut approché par des hommes d’Eglise qui lui proposèrent de l’ordonner, mais, à l’exemple de Saint Antoine et Saint Pacôme, il voulut éviter l’ordination et s’enfuit dans un autre village. Là, il vécut une expérience qui allait complètement changer le cours de sa vie.
Une jeune fille célibataire tomba enceinte et accusa Saint Macaire d’être le père de l’enfant. Le saint ne protesta pas. Il accepta la responsabilité dont la jeune fille le chargeait injustement, et fut battu par les villageois et la famille qui lui demandait de prendre leur fille en charge, ce qu’il fit en vendant des paniers qu’il fabriquait.
Quand le temps de l’accouchement arriva, la jeune fille avoua en pleurant que le père de l’enfant n’était pas Saint Macaire mais un autre homme. Les villageois eurent alors honte de la manière dont ils avaient traité le saint, et ils allèrent lui demander pardon. Mais quand ils arrivèrent dans sa hutte, ils la trouvèrent vide: le saint avait préféré fuir leur flatterie.
Saint Macaire avait quitté le village pour le désert de Scété où il allait passer la plus grande partie des soixante années restantes de sa vie.
Saint Macaire n’était considéré pas ses confrères comme « le jeune vieillard ». En effet, malgré son jeune âge (il avait une trentaine d’années en arrivant à Scété en 330), il avait la profondeur et la sagesse d’un vieillard. Mais malgré sa sagesse et la grande estime qu’on lui portait, Saint Macaire ne souhaitait pas être traité avec égards et révérence.
Les moines savaient que Saint Macaire était extrêmement vigilant quant à sa discipline personnelle, et qu’il veillait à faire le bien dans le secret. Visitant un vieux moine malade, celui-ci demanda du sirop pour rafraîchir sa langue brûlante. Saint Macaire partit alors secrètement à Alexandrie et fit tout le trajet pour se procurer ce médicament.
Saint Macaire savait aussi se montrer bon avec les non Chrétiens. Il savait que les paroles d’amour avaient plus d’impact que les paroles dures. On raconte qu’un jour, Saint Macaire et un jeune moine croisèrent un prêtre païen. Le jeune moine lança au prêtre païen des paroles insultantes, mais Saint Macaire le salua avec amour, si bien que le païen demanda à Saint Macaire pourquoi il était si soucieux de lui réserver un bon accueil. Saint Macaire lui répondit: « J’ai pitié de toi car tu ne sais pas que ton adoration et tes efforts sont vains ». Profondément impressionné, le païen finit par entrer au monastère et devint un Chrétien exemplaire, attirant de nombreux païens par son amour et son attention.
L’amour de Saint Macaire pour ses frères le conduisit à prendre une décision inhabituelle. Il ressentit le besoin qu’avaient les moines de célébrer la Liturgie tous ensemble dans leur propre monastère, sans avoir à effectuer de longs voyages et sans attendre les visites occasionnelles de prêtres, comme cela se passait jusqu’alors. Il fut ordonné en l’an 340, et les moines purent alors recevoir les Saints Sacrements tous ensemble, ce qui favorisa les liens d’amour qui les unissaient.
Vers l’an 347, Saint Macaire allait subir une rude épreuve: Saint Athanase l’Apostolique venait de mourir après avoir héroïquement combattu l’arianisme. Un évêque arien fut placé de force sur le trône patriarcal d’Alexandrie, avec l’appui de l’empereur. Saint Macaire s’empressa alors de rejoindre les rangs des opposants au nouvel évêque, refusant de professer des doctrines hérétiques. Saint Macaire et de nombreux prêtres, moines et évêques furent exilés dans une petite île du Delta.
Là-bas, il arriva que la fille d’un prêtre païen fut prise de terribles convulsions: elle était possédée par un démon. Saint Macaire et un autre moine purent la guérir. En signe de reconnaissance, les habitants de l’île détruisirent leur temple païen et érigèrent une église à sa place. En apprenant cela, les autorités renvoyèrent les deux moines dans leurs monastères respectifs.
De retour au désert de Scété, Saint Macaire continua à oeuvrer pour le développement de la vie monastique, sur les bases fondées par Saint Antoine le Grand et Saint Pacôme. Son monastère grandit et prospéra, ainsi que la vie monastique en général.
Il mourut en l’an 390. Que ses bénédictions soient avec nous tous !
