1. Décès d’abba Isaac, le disciple d’abba Apollo.
2. Décès du pape Gabriel II, le 70ème patriarche de la prédication de saint Marc.
1. Nous commémorons aujourd’hui le décès du père combattant abba Isaac (أنبا ايساك), le disciple d’abba Apollo (أنبا أبُلوس). Ce saint méprisa le monde dès sa jeunesse et il devint moine à Scété. Il fut disciple d’abba Apollo pendant 25 ans pendant lesquels il lutta pour se débarrasser des désirs du corps. Il acquit les vertus du silence et du calme durant les prières De plus, il avait pris l’habitude de demeurer debout silencieux avec les bras croisés et la tête inclinée pendant toute la liturgie eucharistique. Ensuite, il retournait s’enfermer dans sa cellule et ne rencontrait personne ce jour-là. Lorsqu’on lui demanda : « Pourquoi ne dis-tu rien à personne pendant la prière et la liturgie eucharistique ? » il répondit : « Il y a un temps pour parler et un autre pour prier. »
A l’approche de son décès, les moines se réunirent autour de lui pour recevoir sa bénédiction. Ils en profitèrent pour lui demander : « pourquoi fuyais-tu les gens ? » Il leur répondit : « Je ne fuyais pas les gens mais Satan. » et il poursuivit : « Si quelqu’un tient une lampe allumée dans le vent, elle s’éteint. Nous aussi nos esprits sont éclairés par la prière et la liturgie eucharistique. Cependant, si nous détournons notre attention de cela, nos esprits s’obscurciront. » Et lorsqu’il eut accompli son bon combat, il décéda en paix.
Que la bénédiction de ses prières soit avec nous. Amen !
2. En ce jour de l’an 861 des martyrs (1145 après Jésus Christ) décéda le pape Gabriel II (البابا غبريال الثاني) le soixante-dixième patriarche de la prédication de saint Marc. Ce pape était connu sous le nom d’Ibn Tourayk (ابن تريك). Il naquit en l’an 800 des martyrs (1084 après Jésus Christ) dans le vieux Caire. Son père était un prêtre (كاهن) rempli de piété qui lui donna une bonne éducation chrétienne. Abou-l-`ala Sa`éd ibn Tourayk (أبو العلا صاعد بن تريك) (son nom de naissance) devint un diacre remplit de sagesse. Son cœur était rempli d’amour pour son prochain, il avait une bonne connaissance de la sainte Bible et pratiquait de longues veilles.
Par la suite il devint scribe dans l’administration du calife puis voulut se consacrer au service de l’église du martyr saint Macaire le détenteur des deux épées (كنيسة الشهيد أبو سيفين). Le ministre (الوزير) du calife l’autorisa à le faire tout en gardant son poste dans l’administration. Vers la fin du pontificat du pape Macaire (البابا مكاريوس), on rapporta au calife que les coptes utilisaient l’argent des églises pour approvisionner les Francs (الإفرنج) en secret. Ceci le mit en colère et il donna l’ordre que cet argent soit saisi et déposé dans le trésor public (بيت المال). A cause de cela, les coptes durent donc attendre deux ans pour demander l’autorisation nécessaire pour cette élection. En effet, ceux qui avaient déclenché cette sédition avaient été tués et le calme était revenu. Finalement, le calife donna son autorisation. En conséquence, un groupe de fidèles se rendit dans la vallée de saint Macaire où ils rencontrèrent Abba Joseph (الأنبا يوسف), l’abbé du monastère de saint Jean Kamé (دير القديس أنبا يوأنس كاما) qui leur demanda de retourner au Caire car celui qui avait été choisi par Dieu est le diacre Abou-l-‘élaa Saéd ibn Tourayk. Alors ils emmenèrent Abou-l-‘élaa du Caire vers Alexandrie où il fut consacré le 9 Méchir 847 des martyrs (1131 après Jésus Christ). Il avait atteint l’âge de quarante-sept ans et il prit le nom de Gabriel II.
Après son intronisation, le pape se rendit au monastère de saint Macaire à Scété (دير أنبا مكاريوس بشهيت) et, lorsqu’il célébra liturgie eucharistique, il ajouta dans la prière de la confession finale l’expression :
« Il L’a rendu Un avec sa Divinité. »
Les moines protestèrent à cause de cet ajout mais il leur expliqua que c’était une décision du saint Synode. Il s’en suivit une discussion et, de crainte de tomber dans l’hérésie d’Eutychès (هرطقة أوطاخي), ils lui suggérèrent d’y ajouter l’expression :
« sans confusion, sans mélange, et sans changement. »
Ce père consacra cinquante-trois évêques et il refusait la simonie (السيمونية). En effet un prêtre nommé Bakirah (بقيرة) souhaitait être sacré évêque sur Akhmîm (أخميم) contre une somme d’argent qu’il aurait versé. Lorsque le pape refusa, ce prêtre alla se plaindre auprès du fils du calife et lui demanda d’appuyer sa demande auprès du pape. Celui-ci écrivit au calife : « Ma religion m’interdit de sacrer un prêtre qui souhaite obtenir cet honneur contre de l’argent. » Il fit aussi de grandes choses dont nous pouvons citer :
- Il ordonna que les épîtres et l’Evangile soient lus en Arabe après avoir été lus en copte afin que les fidèles comprennent ce qui est dit. De même, les sermons devaient être dits en arabe.
- Il constata la difficulté de lire la totalité de la Bible (l’ancien et le nouveau Testament) durant la semaine sainte. Par conséquent, il organisa les lectures choisies pour cette occasion. Abba Pierre, l’évêque de Bahnassa (الأنبا بطرس أسقف البهنسا), ajouta des prophéties de l’ancien Testament et des homélies. Ainsi fut élaboré le lectionnaire (Katamareus – كطاماروس) de la semaine de Pâques (semaine sainte – البصخة) tel que nous le connaissons aujourd’hui. Abba Pierre décida aussi que l’Evangile de saint Matthieu sera lu le mardi saint, celui de saint Marc, le mercredi saint, celui de saint Luc le jeudi saint et celui de saint Jean la veille de Pâques. Il prescrit aussi la lecture des cent-cinquante-et-un psaumes au cours la veille du samedi saint.
- Il décréta des canons qu’il établit dans trois livres. Le premier livre comprend trente-deux canons qui organisent les affaires de l’Eglise et la relation des fidèles avec la hiérarchie tant du point de vu religieux que profane. Le second était dédié aux affaires du clergé et le troisième était consacré aux héritages.
Après que ce saint eut accompli son devoir, il tomba très malade. Alors, il vit un attroupement de prêtres et de moines portant des Evangiles, des encensoirs et des croix qui lui dirent : « Tu vas guérir mais nous reviendrons dans un an pour t’emmener avec nous. » Effectivement abba Gabriel guérit. Il décéda un an plus tard après avoir séjourné sur le trône de saint Marc pendant quatorze années et trois mois. Il fut enseveli et enterré avec beaucoup de respect au monastère à l’église de saint Mercure le détenteur des deux épées (كنيسة الشهيد مرقوريوس أبي سيفين).
Plus tard, à l’époque du pape Marc III Ibn-Zar’a (البابا مرقس الثالث بن زرعة) la dépouille d’abba Gabriel II ainsi que celle d’abba Jean V (أنبا يوأنس الخامس) furent transférées au monastère de saint Macaire à Scété au cours du Carême de 1170 après Jésus Christ. Ceci fut l’occasion de grandes festivités.
Que la bénédiction de ses prières soit avec nous et gloire soit à notre Seigneur, éternellement. Amen !